Recueil d'expériences techniques

L’utilisation du génie végétal, outre ses facultés de lutte contre l’érosion, permet un bon retour des espèces indigènes et un bon taux de recouvrement de la végétation en comparaison avec des berges artificialisées. Le choix du génie végétal par les acteurs locaux est souvent justifié par une meilleure intégration écologique et paysagère. Comparativement au génie civil, il octroie aux écosystèmes une capacité de retour plus importante vers des systèmes sub-naturels et diversifiés. L’utilisation de ce type de technique permet par ailleurs de conserver une continuité dans les corridors biologiques, ce qui n’est pas le cas avec des techniques de génie civil de type enrochement. Le génie végétal est également préconisé pour une meilleure création de caches, de sous-berges et de systèmes racinaires favorables à la faune piscicole.
Cependant, ces arguments ont jusque-là été très peu étudiés et aucune étude n’a essayé de mettre en évidence une corrélation entre les types de matériaux utilisés pour ces ouvrages et les conditions d’accueil de la biodiversité.
 
L’étude présentée ci-dessous a été réalisée dans le cadre du projet Géni’Alp. Son objectif est de fournir aux gestionnaires de cours d’eau des outils pour prendre en compte les aspects liés à la biodiversité dans leurs choix techniques. Il est important d’apporter des éléments de connaissance sur les tendances en termes de biodiversité, susceptibles d’être obtenus en fonction du type d’ouvrage construit. Il s’agit d’avoir des informations quantitatives sur la capacité d’un ouvrage de protection de berge à s’intégrer à son environnement naturel. Ce type d’informations pourra être utile aux aménageurs qui pourront ainsi mieux appréhender les impacts à court et long terme de leurs ouvrages de protection de berge de cours d’eau. 
 
Sont ici étudiées les diversités taxonomiques de la végétation, de la macrofaune benthique et de l’entomofaune, ces différents groupes de taxons étant des marqueurs importants de la qualité des écosystèmes. Sont ainsi successivement comparées :
les diversités végétales de chacune des différentes techniques (génie civil, mixtes et végétales) et les berges naturelles ;
la diversité et la fréquence des espèces exotiques envahissantes sur chacune des différentes techniques (végétales, mixtes et génie civil) et les berges naturelles ;
les diversités de la macrofaune benthique de chacune des différentes techniques (végétales, mixtes et génie civil) et des berges naturelles ;
les diversités en genre de coléoptères des enrochements, enrochements de pied de berge et fascines.