Recueil d'expériences techniques

Vous êtes ici

5. Ouvrages transversaux en bois

Le présent chapitre présente des ouvrages bois transversaux au cours d’eau. Les protections de berge ne seront pas directement abordées. Ces ouvrages assurent un rôle complémentaire aux techniques végétales de protection de berges dans le cadre de l’aménagement d’un cours d’eau de montagne. Ils contribuent principalement à stabiliser le profil en long du lit, complément souvent indispensable à la mise en œuvre des techniques de stabilisation de berges.
Contrairement à des techniques minérales plus lourdes, de type enrochement, le choix de réaliser ces ouvrages avec du matériau bois contribue à minimiser l’empreinte environnementale globale du chantier (bois de provenance local, etc.).
Le choix du type d’ouvrage répond à des critères multiples, il dépend notamment du contexte hydraulique, des matériaux disponibles, des compétences locales à disposition… La présentation des ouvrages bois n’exclut, par exemple, en rien la possibilité de réalisation de seuil en pierre s’inspirant d’un modèle de cours d’eau en step-pool. Il s’agit d’une alternative qui écologiquement et économiquement peut être pertinente.
 
Avertissement aux lecteurs :
 
les ouvrages transversaux en bois constituent des seuils et sont donc susceptibles de modifier le transit sédimentaire. Ces ouvrages peuvent avoir un impact sur les fonctionnements hydromorphologique et écologique (non-franchissement par les poissons) du cours d’eau. Une étude globale du fonctionnement du cours d’eau et de son transport solide doit être conduite préalablement.
 
Parmi les ouvrages bois transversaux dans les cours d’eau de montagne, on rencontre principalement des seuils et des barrages. La terminologie utilisée pour définir l’ouvrage n’est pas toujours employée de la même manière par les différents gestionnaires.
 
Il est proposé d’adopter les définitions suivantes pour distinguer les seuils des barrages.
 
Un seuil est un ouvrage de taille modeste dont la plus grande hauteur mesurée à l’aplomb entre le sommet de l’ouvrage et le terrain naturel (lit du cours d’eau) n’excède pas deux mètres.
 
Un barrage est un ouvrage dont la plus grande hauteur mesurée à l’aplomb entre le sommet de l’ouvrage et le terrain naturel (lit du cours d’eau) est supérieure à deux mètres. Dans ce chapitre, seuls les ouvrages dont la hauteur n’excède pas six mètres seront présentés. L’architecture de la structure du barrage nécessite généralement une étude de dimensionnement.
Cette distinction entre seuils et barrages est utilisée par Irstea dans son étude n° 18, « Équipements pour l’eau et l’environnement ». 
 
Les barrages et les seuils en bois peuvent être différenciés par leurs dimensions, par l’organisation de leur structure interne ou encore par leur fonction dans le cours d’eau :
calage du fond du lit ;
tenue des berges ;
écrêteur de crue.
 
Deux modèles principaux sont distingués pour réaliser l’architecture de la structure :
caisson en rondins de bois rempli de matériaux inertes agissant comme une construction « poids » ;
simple paroi, profondément ancrée dans les berges du cours d’eau.
 
Cette partie a été réalisée en s’appuyant sur un large retour d’expériences en France et plus largement sur l’ensemble de l’Arc alpin. Elle s’attache à faire une synthèse des principales techniques susceptibles d’être mises en œuvre dans des cours d’eau de montagne en s’appuyant notamment sur les travaux de Damien Roman dans son mémoire d’ingénieur : Les ouvrages bois dans les cours d’eau. État de l’art, application et dimensionnement.