Recueil d'expériences techniques

L’exemple décrit ici sur l’Arve, à Cluses, est représentatif d’une contrainte classique pour le génie végétal appliqué en cours d’eau de montagne (ou dans le fond des vallées internes des Alpes). Il s’agit de l’exposition aux crues printanières, inhérentes au régime hydrologique nival, autrement dit qui interviennent lorsque la fonte des neiges se produit dans les parties hautes du bassin versant. Ces crues printanières correspondent à la pleine période de démarrage de la végétation. Or, si les végétaux supportent relativement bien des immersions prolongées en cas de crues hivernales (fréquentes en régime pluvial), à savoir pendant le repos de la végétation, il n’en va pas de même en pleine période de végétation. Ces immersions printanières sont d’autant plus préjudiciables dans le cas de nouveaux aménagements, avec de jeunes plants, donc bas et moins résistants. Cette contrainte est souvent accentuée par des variations journalières importantes de débit, donc de hauteur d’eau, entre le jour et la nuit. Et il est bien clair que ces phénomènes sont accentués par l’endiguement, qui réduit le gabarit d’écoulement, donc amplifie les effets liés aux variations de débits. Sur l’Arve, ce type de crue peut être violent et surtout rapide, car le temps de réponse d’un événement météorologique survenant dans le bassin versant peut être très bref.