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Géni'Alp : les raisons d’un projet franco-suisse pour le développement des techniques végétales
Des enjeux forts en vue d’une gestion équilibrée des cours d’eau
Depuis longtemps utilisées pour la protection de berges en rivière de plaine, les techniques de génie végétal ne sont que très rarement utilisées sur les cours d’eau de montagne français et suisses en dépit de leurs fortes potentialités.
À la lueur des travaux réalisés par différents acteurs de l’Arc alpin (en Italie et en Autriche notamment), gestionnaires et chercheurs étrangers disposent d’un retour d’expériences de plusieurs dizaines d’années sur des ouvrages utilisant le génie végétal en milieu torrentiel (Schiechtl et Stern 1996 – fig. 2).
Face aux enjeux liés à la gestion globale des milieux aquatiques, quelle stratégie d’intervention définir face à l’érosion des berges des rivières de montagne ?
En s’appuyant sur l’expérience et le savoir-faire des acteurs européens, quelles techniques de végétalisation de berges développer sur les cours d’eau montagnards franco-suisses ?
Quels modèles naturels prendre pour référence et quelles espèces utiliser lors de la mise en œuvre ?
Quels sont les exemples de projets de protection de berges contre l’érosion alliant efficacité technique, aspect paysager et préservation de la biodiversité ?
Enfin, dans un souci d’atteinte du bon état ou du bon potentiel écologique, quelles sont les conditions d’accueil de la biodiversité sur les différents types d’ouvrages ?
Géni’Alp : des objectifs ambitieux
Afin de répondre à ces questionnements, tout en conciliant sécurité des biens et des personnes et biodiversité en rivière de montagne, les partenaires du projet Géni’Alp ont pour ambition de développer et de promouvoir les techniques végétales auprès des gestionnaires et acteurs locaux par :
la sensibilisation et la formation afin de favoriser une évolution des pratiques ;
la mise à disposition d’éléments de connaissance et d’expériences concrètes.
Attention : il ne s’agit en aucun cas de promouvoir l’intervention systématique sur les cours d’eau. Il s’agit au contraire d’inclure le génie végétal et ses potentialités au sein d’une réflexion globale visant à restaurer un bon état écologique et à concilier la préservation des intérêts humains et environnementaux.
Géni’Alp : une échelle de travail cohérente et homogène
Le projet Géni’Alp s’intègre dans le cadre du programme de coopération transfrontalière franco-suisse (Interreg IV A France-Suisse – fig. 1). Le choix de cette échelle de travail a été orienté par l’existence de caractéristiques relativement homogènes au sein de cet espace en ce qui concerne :
les conditions bioclimatiques spécifiques aux Alpes du Nord occidentales qui diffèrent de celles des Alpes orientales et des Alpes du Sud ;
les caractéristiques morphodynamiques des cours d’eau ;
le faible niveau d’utilisation des techniques de génie végétal.
L’approche franco-suisse a permis de réunir des acteurs importants et complémentaires des deux pays et de faire collaborer à la fois partenaires techniques et financiers, organismes de recherche en environnement et collectivités locales chargées de la gestion globale des milieux aquatiques et de l’eau, pour répondre à des objectifs liés à l’amélioration globale de l’état des milieux aquatiques.
À travers des retours d’expériences à l’échelle des Alpes sur les techniques utilisées pour la protection des berges et la mise en place d’ouvrages innovants pour ce territoire, ils se sont faits porte-parole du développement de techniques douces comme alternatives ou compléments aux techniques de génie civil pour la maîtrise de l’érosion en rivière de montagne.
Géni’Alp : des actions diversifiées et complémentaires
Géni’Alp est constitué de trois actions communes :
la mise en place de plusieurs chantiers pilotes au caractère innovant sur le territoire franco-suisse (fig. 3) et d’un suivi de la biodiversité des ouvrages de génie civil et de génie végétal ;
la rédaction du présent ouvrage technique à l’usage de l’ensemble des acteurs de la gestion des milieux aquatiques et de l’eau ;
l’organisation d’événements de sensibilisation, d’information et de formation complétés par l’édition de supports de communication (fig. 4).